L’amour d’un vieux couple gay new-yorkais et une amitié dévorante entre deux adolescentes à l’affiche dans les salles obscures.

«Love is strange»
Depuis sa présentation aux festivals de Sundance et Tribeca, et sa sortie en salles cet été aux Etats-Unis, le nouveau film de Ira Scahs (Keep the Lights On) remporte bien plus que le succès d’estime réservé d’habitude à ce type de production. Et voit même ces deux protagonistes dans les concurrents sérieux à l’Oscar du meilleur acteur! Le couple et son évolution est un thème phare de la filmographie du réalisateur américain Ira Sachs. Dans Married Life, il abordait le spectre de l’infidélité au sein d’un couple marié tandis que Keep the Lights On portait sur la façon d’aimer et de soutenir l’autre quand celui-ci part à la dérive. Love is Strange aborde pour sa part les conséquences fâcheuses du mariage pour un couple gay qui vient de convoler. Ben (John Lithgow) et George (Alfred Molina), ensemble depuis 39 ans, souhaitent officialiser leur amour lorsque l’état de New York légalise l’union entre conjoints du même sexe. Malheureusement, l’école catholique où George enseigne la musique n’approuve pas la célébration et le licencie. Pas très à l’aise financièrement, nos deux tourtereaux doivent se reloger, George chez un couple de policiers, Ben chez son neveu Elliot, sa femme Kate (Marisa Tomei) et leur fils. Des cohabitations difficiles…
Authentique et sincère, Love is Strange parle d’engagement, d’épreuve. Et surtout d’amour. Élegant et mélancolique, ce long métrage excelle surtout grâce à son duo de comédiens Alfred Molina et John Lithgow, tous deux, délicieux, subtils et attachants.
Un film de Ira Sachs avec Alfred Molina, John Lithgow et Marisa Tomei. 1h38.
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«Respire»
Oubliez les réflexions nauséeuses que le succès de l’actrice/réalisatrice/chanteuse Mélanie Laurent semble susciter en France. En tout cas chez certains sur la toile, prompte à déchiqueter une personnalité pour peu qu’elle ait du talent et de l’ambition. Respire, deuxième film réalisé par Mélanie Laurent, sélectionné lors de la dernière Semaine de la critique à Cannes, est un drame puissant à partir d’un point de départ presque banal : l’amitié entre deux filles de 18 ans. La première est une discrète à la vie apparemment fade. L’autre illumine et semble avoir réuni toutes les fées autour de son berceau. Une amitié, peu à peu dévorante, va naître entre ces deux jeunes filles complices, puis fusionnelles. Jusqu’à l’abime… Avec une grande finesse d’observation psychologique, et sans que la réalisatrice manipule les deux actrices jusqu’à la caricature, Respire décrit finement les mécanismes de la manipulation et de la soumission. Mélanie Laurent dirige fort bien ses deux amies fatales, Lou de Laâge et Joséphine Japy. Et livre un drame puissant sur une amitié dévorante, qui aurait pu être aussi masculine, d’une force qui vous habite longtemps.
Un film de Mélanie Laurent avec Joséphine Japy, Lou De Laâge et Claire Keim. Drame. 1 h 30.
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