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vendredi 12 décembre 2014

«Something must break» «Timbuktu» «Men Women & Children»: les sorties ciné de la semaine




Notre sélection des sorties ciné de la semaine.




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« Something must break »


Something must break du suédois Ester Martin Bergsmark est un petit phénomène. Partout où cette love story voyage, elle repart couverte de récompenses, glanant souvent prix du public et prix de la critique (le Tigre d’or du meilleur film en début d’année au Festival de Rotterdam) Il aura fallu six ans à Ester Martin Bergsmark et à son coscénariste Eli Leven, qui adapte ici son livre, pour donner naissance à ce drame romantique qui explose, sans lourdement le claironner, les frontières du genre. Sebastian qui veut se faire appeler Ellie, et qui vit entre ses deux identités, rencontre Andreas est autant attiré que troublé par cet amour double qui s’offre à lui. « Je suis assez romantique et aussi très honnête dans mes sentiments » confesse le réalisateur qui voulait aussi apporter du mystère et de la poésie à un personnage souvent ostracisé au cinéma. Sans les deux rôles principaux joués avec finesse et fébrilité par Saga Becker et Iggy Malmborg, Something must break aurait sûrement perdu de sa force et de son trouble jamais malsain. A côté d’un sujet aussi fort et rare, ce long métrage réussi aussi à se forger une identité visuelle. Entre plans en slow motion et lumière crue en même temps. Le tout avec en effet parfois comme granuleux. Un ton, un univers, une palette visuelle au service d’une histoire d’amour en pleine confusion des genres. Une telle alchimie est rare.


Something must break de Ester Martin Bergsmark avec Saga Becker et Iggy Malmborg. Drame.1 h 21.



“Timbuktu”


La ville de Tombouctou tombe sous le joug des extrémistes religieux. Ceux-ci vont imposer peu à peu leur ordre, entre interdits absurdes et conséquences tragiques. Très remarqué à Cannes ou il était en compétition, ce long métrage de Abderrahmane Sissako vaut bien plus que des grands discours. A hauteur d’homme, le cinéaste mauritanien met en scène l’absurdité brutale de djihadistes en contraste avec un Islam modéré. Sans jamais forcer le trait, en utilisant aussi l’humour, la poésie ou l’onirisme, il rejette l’affront intégriste. Difficile et lourd de parler de film nécessaire. Et pourtant, Timbuktu est un film fort et bouleversant dont l’absence au palmarès cannois tient bien plus que de la faute de goût.


Un film de Abderrahmane Sissako avec Ibrahim Ahmed dit Pino et Toulou Kiki. Drame. 1 h 37



“Men, Women & Children”


Le parti pris de Jason Reitman est intéressant et contemporain : comment nos existences virtuelles impactent-elles nos vies réelles ? Le début de ce film choral est prometteur avec un tourbillon de personnages dont les vies sont constamment ponctuées de textos, de tweets, de statuts de toutes sortes, et pour qui la vie virtuelle semble beaucoup plus excitante, particulièrement sur le plan sexuel. La démonstration est efficace et troublante. On part ensuite en vrille. Ou dans un esprit bondieusard, tous les héros sont, d’une façon ou d’une autre punis, en particulier quand ils auront succombé à la tentation. Dommage, car le cinéaste de Juno sait tenir sa caméra et a réuni une très belle distribution ou brille entre autres l’excellente Rosemarie DeWitt.


Un film de Jason Reitman avec Adam Sandler, Rosemarie DeWitt, Jennifer Garner et Ansel Elgort. Drame. 1h59.




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