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samedi 6 décembre 2014

« Praia do futuro » « Paddington » « Mr Turner »: les sorties ciné de la semaine




Notre sélection des sorties ciné de la semaine.




praia do futuro



« Praia do futuro »


Remarqué avec Madame Sata, conte endiablé présenté à Cannes en 2001, qui s’inspirait de l’histoire vraie de Joao Francisco Dos Santos, travesti, homme de main, père adoptif de sept enfants qui dans les années 50 fût une figure du Rio populaire, Karim Ainouz explore ici un univers radicalement différent avec son cinquième long métrage, un trip visuel, sensoriel et musical assez halluciné. Avec un parti pris narratif original. Deux destins, ceux de deux motards, l’un au Brésil, l’autre en Allemagne, qui se rencontrent sur une plage. Donato tente de sauver Heiko de la noyade sur une plage du Brésil. Et rencontre Konrad son ami. Donato va le suivre à Berlin, laissant des êtres chers derrière lui, pour une sorte d’équipée sauvage, puissante et onirique.


Le film construit en trois chapitres, chacun ayant sa personnalité propre, joue sur l’espace temps avec des va et vient dans la chronologie de cette histoire. On va de la chaleur du Brésil à la rigueur de Berlin dans un éclaté de couleurs et de sons avec deux acteurs, Wagner Moura et Clemens Schick, possédés par leurs rôles. Ainouz aime les références cinématographiques et ne boude pas son plaisir. Il pique des fulgurances visuelles ou picturales à Antonioni, Audiard ou Claire Denis pour créer une sorte de déroulé hypnotique qui séduira certains et en exaspérera d’autres. Ainouz sait en tout cas filmer les corps, et leur rendre leur puissance érotique. Les personnages se cherchent, se construisent, et le film saisit bien leur quête du bonheur, même si celle-ci est viscérale, brutale et parfois désespérée. Une œuvre riche, dense, tactile, à la sensualité revendiquée.


Praia do Futuro un film de Karim Aïnouz avec Wagner Moura, Clémens Schick et Jésuita Barbosa. Drame. 1 h 40



« Paddington »


Le petit ours péruvien passe de la littérature au grand écran sous la houlette du producteur de Gravity et de Harry Potter. Cela se voit! Impeccablement adapté, avec un soin visuel impressionnant, ce film familial très british brille aussi par la qualité de son interprétation, son humour (qui joue même sur la confusion des genres) et sa profondeur. Car cette histoire d’enfant à la recherche d’une famille parle aussi d’exclusion, de quête de nouvelles racines, de choc culturel et de rejet. Un vrai film familial, qui prend le temps de ne pas infantiliser parents et enfants !


Un film de Paul King avec Hugh Bonneville, Julie Walters, Nicole Kidman et Ben Whishaw (la voix de Padington). Comédie. 1 h 40



« Mr Turner »


Présenté à Cannes ou l’acteur est reparti avec une palme d’interprétation, ce luxueux tableau/biopic présente la vie du célèbre peintre anglais. On pourra lui reprocher un certain académisme, mais difficile de résister à ce puissant regard sur les dernières années du maître, pop star avant l’heure, mais aussi critiqué et incompris. Timothy Spall n’a pas volé son prix cannois. A lui seul, il vaut le déplacement.


Un film de Mike Leigh avec Timothy Spall et Dorothy Atkinson. Drame. 2 h 29




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